Découvrir un métier : Police de l'environnement

Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 26 mai 2023   830

Alban Petibout est chef de service à l’Office français de la biodiversité (OFB), établissement public qui a pour mission de protéger et de restaurer la biodiversité. Basé dans la Nièvre, il s‘assure que la réglementation environnementale est respectée sur les travaux ou toutes activités pouvant impacter l’environnement et sa biodiversité.

Nature Junior  (NJ) : Quel rôle à la police de l'environnement ?

Alban Petibout (AP) : La police de l'environnement a pour rôle de veiller à la protection de la biodiversité et de son habitat. Elle informe les usagers sur les lois, les arrêtés ministériels et les arrêtés préfectoraux liés à l'environnement et contrôle leur respect. Il existe plusieurs types de polices de l'environnement, telles que la police de l'eau, la police de la nature, la police sanitaire, la police de la chasse et la police liée au trafic d'espèces protégées.

NJ : Quelles sont vos missions en tant qu'inspecteur de l'environnement ?

AP : La police représente 60 % de notre activité, le restant est dédié à la mobilisation citoyenne et à la connaissance de l'environnement. Nous avons quatre missions prioritaires : lutte contre la pollution, constat des dommages, par exemple sur les troupeaux d’élevage, gestion de crises sanitaires et accidents de chasse. En saison de chasse, nous effectuons des missions de sécurité et veillons au respect des prescriptions comme lors de vidange de plans d’eau. Tout au long de l'année, nous avons des missions de contrôle administratif et judiciaire ainsi que des missions de connaissance sur le patrimoine naturel au printemps et en été.

NJ : Qu’est-ce qui vous a conduit à exercer ce métier ?

AP : Depuis toujours, j'ai été sensibilisé par l'environnement. Mon métier d’inspecteur de l'environnement est un métier technique et passionnant qui nécessite une grande variété de connaissances. Nous sommes des agents de terrain et notre zone d'action est la Nièvre, un département avec des enjeux très différents. Le grand axe Loire Allier et le Morvan, avec sa tête de bassin Yonne, présentent des problématiques variées en matière de biodiversité. Notre métier consiste à protéger les espèces autochtones et à concilier tous les usages de la nature, tout en communiquant avec les différents usagers du territoire. C'est un métier très motivant qui nous permet de travailler en contact direct avec la nature et d'apprendre tous les jours.

NJ : Comment s'engage-t-on dans la police de l’environnement ?

AP : Il existe deux façons d'entrer dans la police de l'environnement : le concours externe de technicien supérieur ou par détachement depuis une autre administration. Tout agent peut suivre des formations tout au long de sa carrière pour améliorer ses connaissances. Pour rejoindre la police de l'environnement, il faut être fonctionnaire. Pour ma part, je suis titulaire d'une licence en biologie des organismes, des populations et des écosystèmes. J’ai travaillé dans différents services avant de rejoindre l'OFB en 2020.

NJ : Quelles qualités sont requises pour ce métier ?

AP : Pour exercer ce métier, il faut avoir un casier judiciaire vierge, des prérequis en environnement et en biologie, aimer le travail sur le terrain et avoir une sensibilité environnementale. La part connaissance dans le métier de police de l’environnement est indispensable. Comment protéger les poissons si nous ne connaissons pas leur biologie ou si nous ne pouvons reconnaître les différentes espèces ? Les agents doivent également être rigoureux pour mener à bien les procédures judiciaires.

NJ : Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants qui souhaitent exercer ce métier ?

AP : C’est important de se renseigner avant de se lancer dans ce parcours ; assistez aux forums des métiers, c’est l’occasion d’échanger avec des agents de l’OFB ! Privilégiez des études dans l’environnement en réalisant, par exemple, un BTS Gestion et Protection de la Nature et n’hésitez pas à passer le concours !


Article extrait du n°13 de la revue Nature Junior "Le monde de la nuit"

Crédit illustration : Daniel ALEXANDRE