L’hirondelle de fenêtre, apprenons à cohabiter

Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 2 mai 2023   1.3k

Réapprenons à vivre avec l’hirondelle qui égaye nos fenêtres !

Comment reconnaître l’Hirondelle de fenêtre ?

C’est la seule hirondelle qui construit son nid en forme de coupe sous le rebord des toits, sous les balcons, ou à l’angle des fenêtres, d’où son nom. Son plumage est entièrement blanc dessous et sombre dessus, à l’exception d’une zone blanche sur le croupion, au-dessus de la queue. Ce croupion qui contraste avec le reste est un critère d’identification bien visible en vol. La queue de l’Hirondelle de fenêtre est échancrée, mais elle n’est pas prolongée par des filets, contrairement à l’Hirondelle rustique. Insectivore, elle est présente d’avril à septembre et séjourne en Afrique pendant les mois plus froids où la disponibilité alimentaire est insuffisante.

Que faire si elle salit mon habitation ?

Les fientes des jeunes hirondelles peuvent effectivement représenter un désagrément. Il est conseillé de fixer une planchette en dessous des nids, à au moins 50 cm. Il faut que la planchette soit en léger décalage avec le mur pour ne pas qu’une hirondelle soit tentée d’y installer un nouveau nid. Une bâche en tissu peut également faire l’affaire. C’est principalement lorsque les petits ont entre 15 et 30 jours que les fientes tombent du nid, l’ennui est donc de courte durée ! Lorsque les oiseaux seront repartis en migration, les fientes pourront être récupérées pour servir d’engrais aux plantes. Un même nid est réutilisé d’une année sur l’autre et offre un gain de temps lors du retour. La destruction des nids est interdite. C’est pourtant l’une des principales causes de raréfaction de l’Hirondelle de fenêtre, dont les effectifs ont chuté de 36 % en Bourgogne entre 2008 et 2015 !

Comment aider l’espèce ?

Il est plus facile pour les hirondelles de façonner leur nid sur des surfaces rugueuses ou granuleuses, ce qui peut orienter vos choix de rénovations. Planifiez toute intervention sur un bâtiment qu’elles occupent entre octobre et mars, lorsqu’elles sont absentes. Si cela s’avère nécessaire pour un ravalement ou une isolation, ne détruisez jamais les nids sans une demande de dérogation préalable. Vous pouvez en complément poser des nichoirs artificiels à hirondelles. Elles bâtissent toujours leurs nids proches les uns des autres, il est donc recommandé d’en faire de même. Une colonie peut compter des dizaines de couples ! Arrêter d’utiliser des insecticides est par ailleurs essentiel pour sauvegarder leurs ressources alimentaires. Protéger les points d’eau tels que les mares et flaques est également important pour qu’elles aient à disposition le matériau nécessaire à la fabrication de leur nid fait de boue.


Le mot de l’experte

Cécile DÉTROIT, Ornithologue médiatrice environnement à la Société d’histoire naturelle d’Autun – Observatoire de la faune de Bourgogne

Les hirondelles sont de grosses consommatrices d’insectes. Pendant la phase de nourrissage des jeunes qui s’étend sur une trentaine de jours, les parents réalisent entre 115 et 200 nourrissages quotidiens, soit l’équivalent de 7 000 insectes récolés dans les airs. Une première ponte de 3 à 4 œufs a lieu en mai. Elle est généralement renouvelée en août. Le mâle et la femelle couvent la nichée à tour de rôle une quinzaine de jours. Une jeune hirondelle ne sort normalement du nid que lorsqu’elle peut voler. En cas d’oisillon avec du duvet trouvé au sol, il convient d’observer d’où il a pu chuter. Si le nid dont il provient est atteignable, on peut l’y replacer. Dans le cas contraire, il faut le mettre à l’abri dans un carton et contacter au plus vite une association relais sur la région.


« Pour en savoir plus... Conseils pratiques et coordonnées des associations relais sont à retrouver sur la fiche SOS L’Hirondelle de fenêtre à télécharger sur le site de la Société d’histoire naturelle d’Autun – Observatoire de la faune de Bourgogne https://observatoire.shna-ofab.fr, onglet « SOS ».


Crédit illustration © Gilles MACAGNO