À la pêche aux plantes aquatiques
Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 19 mai 2025
En Bourgogne et sur tout le bassin de la Seine, un programme multiplie les découvertes botaniques loin des sentiers battus… dans l’eau.
Qu’est-ce que la végétation aquatique ?
Il s’agit de plantes à fleurs, de mousses, de lichens, ou d’algues. Ces végétaux ont développé des particularités liées à leur milieu, comme des feuilles capables de s’allonger pour s’adapter au courant, ou des feuilles translucides pour mieux capter la lumière à travers l’eau. Leurs formes sont variées : feuilles rubanées immergées, grandes feuilles ou petites lentilles flottant à la surface…
Ces plantes sont-elles bien connues ?
Elles le sont peu, car il est complexe de mener des prospections dans l’eau et de les identifier. Pour contribuer à combler ces lacunes, le Conservatoire botanique national (CBN) du Bassin parisien s’est engagé dans un programme avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie pour dresser un inventaire de la végétation aquatique du bassin de la Seine. Pour la Bourgogne, cela couvre 41 % de l’ancienne région. Le CBN a mené des investigations sur les linéaires des rivières, mais aussi sur une sélection d’annexes fluviales, de plans d’eau, de gravières… afin d’obtenir une vision homogène et représentative du territoire. Environ 150 espèces de plantes, mais aussi de champignons aquatiques, ont été recensées. Parmi elles figurent de belles découvertes, comme les rares Potamot à feuilles mucronées et Potamot à feuilles aiguës, mais aussi des espèces exotiques envahissantes, comme le Myriophylle hétérophylle. Le travail du CBN permet à la fois de lancer l’alerte et d’encourager des mesures de protection. L’étude des 30 bassins-versants de la Seine sur le territoire du CBN vient de se terminer avec quelque 15 000 données collectées. C’est maintenant au tour de la Picardie et de la Normandie d’être prospectées, l’achèvement de l’exploration de l’ensemble du bassin étant prévu pour 2031.
Comment se déroulent les recherches ?
Il faut s’équiper d’un pantalon étanche, d’un grappin, parfois d’une embarcation. Les échantillons prélevés sont placés dans des bidons remplis d’eau et sont déterminés ultérieurement à la loupe binoculaire et au microscope. Peu d’ouvrages d’aide à l’identification existent. Par ailleurs, ces plantes ne se prêtent pas à la constitution d’herbiers du fait qu’elles soient gorgées d’eau. Beaucoup d’espèces ne sont reconnaissables que par leurs fleurs. La période propice pour prospecter est plus tardive que sur terre, pas avant juin, pour que l’eau ait le temps de se réchauffer pour déclencher les floraisons. Certaines floraisons précoces ou fugaces posent plus de difficultés.
