Des nichoirs pour aider les animaux dans leur crise du logement

Publié par Bourgogne-Franche-Comté Nature, le 27 février 2023   540

Quand les lieux appropriés disparaissent un à un, mettre au monde et élever ses petits n’est pas une mince affaire pour la faune qui côtoie nos bâtis. Heureusement, il est possible de lui donner un coup de pouce !

Pourquoi proposer des nichoirs à la faune ?

L’une des raisons qui expliquent la chute de la biodiversité actuelle est la raréfaction des sites de reproduction des animaux. Chez les espèces qui vivent auprès de nous, cela est notamment causé par la fermeture des accès (aux combles, granges...), par la rénovation du bâti (qui conduit par exemple à la suppression des anfractuosités dans les murs) et par la diminution du nombre de vieux arbres. Pour pallier ce déficit global ou pour compenser des actions impactantes que l’on serait contraint d’entreprendre, il est utile d’offrir des aménagements alternatifs. Pour ne pas favoriser l’implantation de nouvelles espèces qui ne seraient pas présentes sur un secteur et dont la venue perturberait les espèces déjà là, il est conseillé d’identifier qui habite les environs et de choisir des nichoirs uniquement pour ces espèces. Si une colonie de chauves-souris occupe votre bâtiment, mieux vaut éviter d’y disposer un nichoir à Chouette effraie, un de leurs prédateurs !

Comment procéder à l’installation de nichoirs ?

Il faut au préalable se renseigner sur les besoins de l’espèce ciblée. D’abord, pour choisir le nichoir. Chez les oiseaux, la taille du trou d’envol varie significativement : de seulement 2,7 cm de diamètre pour la Mésange bleue, il est de 7 cm pour la Chevêche d’Athéna ! Des modèles à fabriquer soi-même ou à acheter montés existent pour chaque espèce. Ensuite, pour le mettre en place : orientation, hauteur et nombre différent aussi. Un nichoir à Martinet noir devra par exemple se trouver à au moins 3 mètres du sol. Coloniale, l’Hirondelle de fenêtre appréciera plusieurs nichoirs proches les uns des autres, tandis que le Rougegorge exigera la solitude. De manière générale, tout nichoir doit rester hors de portée des prédateurs. Une fois équipé du bon nichoir et bien informé, l’idéal est de profiter de l’hiver pour la pose. Les nichoirs seront ainsi ouverts à la visite avant la période de reproduction.

Comment entretenir un nichoir ?

Octobre est le moment adéquat pour vérifier l’état d’un nichoir, car la reproduction est terminée et il y a peu de risque de déranger un animal venu se mettre à l’abri des températures trop froides. Après s’être assuré qu’il n’y a personne à l’intérieur, on contrôle l’étanchéité et la solidité de l’installation. On peut si besoin passer de l’huile de lin sur l’extérieur. Les nichoirs à oiseaux sont les seuls à demander un gros nettoyage : il faut retirer tout ce qu’il y a dedans et frotter à l’aide d’une brosse avec un peu d’eau chaude et de vinaigre. Cela limite les parasites et prévient l’empilement de nids d’une année sur l’autre qui pourrait réduire l’efficacité de protection en étant moins éloigné du trou d’envol.


Le mot de l’experte

Cécile DÉTROIT, Ornithologue médiatrice environnement à la Société d’histoire naturelle d’Autun – Observatoire de la faune de Bourgogne

Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à rechercher un domicile. C’est aussi le cas des chauves-souris et des insectes ! Les gîtes artificiels à chauves-souris ressemblent à des boîtes plus plates que les nichoirs à oiseaux. Ils sont dotés de rainures qui permettent aux petits mammifères de s’accrocher. Leur espace d’envol est une fente située sur la partie inférieure. Quant aux hôtels à insectes, ils comportent un ensemble de trous pratiqués dans divers matériaux : bûches, tiges, mortier... Des associations relais sont disponibles sur la région pour répondre à vos questions. Il ne faut pas oublier que presque tous les oiseaux nichant sur nos bâtiments et que l’ensemble des chauves-souris sont protégés : leur perturbation ou la destruction de leurs habitats sont interdites.


Pour en savoir plus

Conseils pratiques et coordonnées des associations relais sont à retrouver sur la fiche SOS Les nichoirs à télécharger sur le site de la Société d’histoire naturelle d’Autun https://observatoire.shna-ofab.fr, onglet « SOS ».


Crédit illustration © Gilles MACAGNO